Les sculptures de Lucie, à la lisière de l’utilitaire, marquent l’accointance entre art et artisanat. Les matériaux utilisés sont récupérés, cueillis, colorés par des plantes, achetés d’occasion, redécouverts, cultivés, cuisinés. Il s’agit d’une écologie de travail, une contrainte formelle qui l’engage à faire avec ce qu’il y a ; elle adapte ses besoins et dresse ainsi un portrait des territoires où elle est invitée, des personnes avec lesquelles elle travaille.
Se confier à flamme forte est le résultat de cette recherche : de ses premières cueillettes de plantes à la rencontre des habitant·es lors d’ateliers de teinture végétale, Lucie a imaginé une œuvre textile conçue à partir des plantes tinctoriales du Queyras. Une création collective et locale qui a transformé le Fort pendant toute la semaine d’Épilog[s]. Pour la journée d’inauguration, Lucie a proposé trois temps de repas préparés collectivement avec les habitantes et habitants du territoire. En parallèle, elle a pu présenter de grandes pièces textiles, s’étendant sur les volumes du fort, en modifiant ainsi l’aspect architectural. Des drapeaux ont aussi été réalisés, remplaçant le temps d’une semaine, les blasons des escartons du Queyras.
